Comment seront les villes du futur ?
En 2050, 70% des êtres humains seront urbains. Chaque semaine, un million de personnes s’installent dans les villes. Il est intéressant de se demander à quoi ressemblera la ville de demain et quels seront les enjeux.
Pour comprendre cela, Arte diffuse ce soir, mardi 20 janvier à 20h50, un documentaire « Les Villes du futur ». Il s’agit d’un documentaire en trois parties qui dévoilera les prouesses technologiques et les scénarios, pour certains déjà expérimentés, pour faire face à l’explosion de la population urbaine.
Des villes connectées et intelligentes
Smart cities, voilà comment se nomment les villes de demain. Les grandes villes historiques comme Paris, Londres, Shanghai misent sur les nouvelles technologies pour accueillir toujours plus de citoyens. Dans ces villes, la technologie numérique est proposée comme une réponse au défi démographique. La mobilité, les modes de consommation énergétique, la gouvernance, la gestion des déchets doivent être améliorés.
Selon une étude publiée par le cabinet Frost & Sullivan, les villes connectés vont représenter un marché évalué à 1.500 milliards de dollars US d’ici 2020 et 3.300 milliards de dollars US d’ici 2025. Des initiatives sont déjà en cours à Singapour, Rio de Janeiro, San Francisco, Séoul … mais aussi Lille, Nantes, Issy-les-Moulinaux, Paris …
Un défi alimentaire
Une partie du documentaire Arte sera consacrée à l’agriculture de demain. Nourrir 7 milliards de citadins sans dégrader les ressources de la planète est un véritable enjeu planétaire. Imaginée au début des années 2000 par Dickson Despommier, professeur de l’université Colombia de New-York, l’idée de ferme verticale fait fureur. L’idée prend forme à Singapour, à Chicago, à Shanghai et en Europe. Le concept de fermes verticales correspond à d’immenses buildings agricoles où ce sont les LED qui remplacent la lumière naturelle et c’est la brumisation des nutriments qui rend la terre superflue.
Déjà, sur les toits de New-York et Montréal, des « ageekulteurs » exploitent les nouvelles technologies pour faire pousser des primeurs. L’avantage est la livraison quotidienne et à proximité pour les citadins. Le projet le plus abouti se situe à Singapour : en 2012, un ingénieur a lancé le premier système de production à la verticale. Il s’agit d’un mécanisme hydraulique qui permet d’étager les cultures sur six mètres de hauteur et grâce à un mouvement de rotation, chaque plant bénéficie de la même quantité de lumière.
Arte propose un serious game, le Speedfarming 2050 qui est un jeu de gestion d’une ferme verticale dont le but est de sensibiliser au développement des nouvelles technologies qui visent à rendre durable l’habitat urbain.
Des villes vertes créées de toute pièce
Ces nouvelles villes sont conçues comme des cités écologiques et respectueuses de l’environnement, optimisant et protégeant les ressources et qui accordent une grande place aux espaces verts. Ces villes consommeraient 30% de ressources en moins que Paris ou Londres. Leurs réseaux sont pensés dès l’origine et sont reliés à un ordinateur. Les spécialistes des nouvelles technologies y testent leurs dernières innovations pour optimiser les réseaux urbains et diminuer la consommation de ressources.
Aux Emirats Arabes Unis, un projet complètement novateur s’est lancé : Masdar. Il s’agit d’une ville créée de toute pièce, en plein milieu du désert à 25 kms de la capitale. Il s’agit d’un rêve à 18 milliards de dollars. Il s’agira de la première ville sans pétrole, zéro carbone, zéro déchet et alimentée par l’énergie solaire. C’est l’éco-ville la plus ambitieuse. Le projet se concrétise mais seul bémol, il lui manque des habitants. Les principaux habitants sont surtout des étudiants et des chercheurs.
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Un risque : la « bidonvillisation » des villes
Selon les projections de l’ONU, nous serons 6,3 milliards d’urbains en 2050 pour une population mondiale de plus de 9 milliards. Ainsi, presque trois quart des terriens vivront en ville. Cette croissance forcée se fait souvent sans planification.
L’image d’une ville durable et connectée fait rêver un grand nombre de promoteurs et aménageurs occidentaux mais la réalité ne fait pas si rêver. « Aujourd’hui, 40% de l’expansion urbaine mondiale se fait dans des bidonvilles », annonce le dernier rapport « Global Risks », publié jeudi dernier par le Forum économique mondial de Davos. L’étude indique aussi que la « bidonvillisation » concentre plusieurs risques jugés comme ayant les plus forts impacts pour la planète dans les années à venir : les épidémies, les inégalités sociales, les problèmes d’accès à l’eau et la préparation insuffisante aux changements climatiques. Comme l’a montré l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, la santé est sans aucun doute le risque le plus préoccupant.
Les villes des pays émergents doivent trouver des moyens pour contenir leur croissance et proposer des infrastructures publiques efficaces.