Les Be-green, ces maisons vertes au coeur de Paris

Un toit végétalisé, des murs en matériaux recyclés ou encore des lampes qui fonctionnent grâce à la lumière du soleil : les Maisons Be-green hébergent une multitude d’installations et de technologies respectueuses de l’environnement.

 

Un petit paradis d’écologie a fait son apparition dans la capitale. Imaginé par l’architecte Eric Wuilmot, un complexe de deux maisons écolo-urbaines a été installé jusqu’au 25 août place du Père Teilhard de Chardin (IVème arrondissement). Deux « Maisons Be-green » qui dévoileront tous les mystères de l’habitat vert à leurs visiteurs et ont l’une comme l’autre vocation à réduire au maximum leur impact sur l’environnement. Elles n’en sont pas moins très différentes puisque la première, rose, produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme et que la seconde, verte, est une bâtisse basse consommation énergétique (NDLR : Elle ne consomme que 50 kWep/m²/an contre plus de 300 pour les logements traditionnels).

 

« Ni individuelles, ni collectives », les Maisons Be-green ont été conçues dans l’optique de réduire au maximum la quantité de matériaux utilisés. Sur le modèle des immeubles américains, elles partagent donc des espaces de vie commun dont les fonctions varient au gré des envies de leurs locataires. Des pièces peuvent ainsi se transformer en buanderie, en salle de jeux pour les enfants, en véranda ou encore en un local accueillant tous les équipements de technologie verte.

D’une pierre trois coups

Il s’est aussi agi d’optimiser au maximum la production d’électricité et de chaleur. Orientées plein sud, les Maisons Be-green se distinguent donc par de grandes baie-vitrées à double vitrage côté sud et par des fenêtres traditionnelles triple-vitrage côté nord. Un agencement qui permet à la lumière du jour de pénétrer au maximum l’intérieur du bâtiment quelle que soit l’époque de l’année. « En hiver, cela permet de chauffer la maison. L’été il suffit de baisser les volets au niveau des baies vitrées et d’ouvrir les fenêtres orientées vers le nord pour rafraîchir l’ensemble de l’édifice « , détaille l’une des personnes en charge de la visite.

 

Alimenté en gaz naturel, un écogénérateur offre en outre la particularité de pouvoir produire à la fois de la chaleur, de l’eau chaude et de l’électricité, faisant ainsi d’une pierre trois coups. Il utilise la chaleur pour diffuser un air chaud dans toutes les pièces et chauffer l’eau de la maison. S’ensuit l’activation d’un piston capable de générer jusqu’à 1 kilowattheure (KWh) d’électricité. Autre innovation : une pompe à chaleur hybride très sensible aux variations de température. Entre 8 °C et 18 °C, elle prend le relais de la chaudière à condensation qui chauffe eau et air ambiant en cas de froid intense. Comment ? En captant les calories présentes dans l’atmosphère pour faire grimper la température à l’intérieur de la maison.

 

Ces spécificités mises à part, les Be-green ne délaissent pas les installations écologiques devenues plus ordinaires, ainsi qu’en témoigne la pose de panneaux photovoltaïques sur leur toit. Fonctionnant grâce à des granulés de bois, un poêle est également présenté aux visiteurs.

LED et lumière naturelle

Les murs, eux, sont isolés grâce à des fibres textiles obtenues grâce au recyclage de jean et de vêtements en coton. Constituée de laine de roche, la toiture fait quant à elle la part belle à « un isolant plus performant, la chaleur ayant tendance à monter et à filtrer par le haut de la maison » précise le guide. Enfin, un tableau de bord domotique permet de contrôler et de réguler la consommation d’électricité, d’eau et de gaz, en plus d’alerter les habitants en cas de pic de consommation.

 

Grâce à un jeu de miroir, une sorte de spot baptisé « puits de lumière » capte les rayons du soleil pour les diffuser à l’intérieur du salon. « Il y a assez de lumière pour remplacer une ampoule classique », indique l’un des trois hôtes. Mieux, un déflecteur de lumière illumine les endroits les plus sombres. Installé dans l’encadrement d’un velux, il reflète les rayons du soleil au cœur d’une pièce qui est alors baignée d’une lumière 100 % naturelle.

 

Dans la salle de bain, les vasques ont été équipées de LED (Light Emitting Diode) et des turbines installées dans le lavabo s’activent sous la force de l’eau qui s’évacue, fournissent ainsi l’électricité aux ampoules basse consommation. Les robinets ont par ailleurs été dotés d’économiseurs d’eau et la cuvette a été complétée par une tige nettoyante. Cet équipement « qui permet de ne pas utiliser de papier WC séduit toutefois très peu les Européens« , concède le guide.

Des logements à l’allure très écolo

Conçus uniquement à partir de bois éco-labélisé importé du Brésil, les murs extérieurs ont été recouverts d’une résine de métal qui protège les Maisons Be-green de la pluie et des UV. Pourvue d’un parterre végétalisé, leur toiture plate est légèrement inclinée de sorte à assurer une meilleure étanchéité. Les murs intérieurs ont eux aussi été éco-conçus, ceux de la salle-de-bain étant constitués à 75 % de matériaux recyclés (NDLR : porcelaine, verre, etc.) et à 25 % de minéraux pour éviter les moisissures. Même répartition « Eco » pour la confection du plan de travail de la cuisine. De fines palettes de bois ont enfin été intégrées aux marches de l’escalier pour réduire au maximum leurs nuisances sonores. Entièrement dédiées à l’écologie, les Maisons Be-green préfigurent peut-être l’habitat de demain. Elles quitteront Paris à la fin de l’été mais ce n’est sans doute qu’un au revoir.

 

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