Coronavirus : les bonnes nouvelles pour garder le moral

Le confinement touche désormais la moitié de la population mondiale : 3,9 milliards de personnes, selon le comptage de l’AFP du jeudi 2 avril. De vastes pans de l’économie restent en suspens. L’humanité lève le pied un instant et la pression redescend : chute des émissions de CO2, baisse de la pollution sonore… Les premiers effets sur l’environnement ont déjà pu être observés.

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La pollution sonore en baisse

Ce calme, particulièrement frappant en zone urbaine, devrait soulager quelque 22 millions d’Européens qui souffrent du bruit au quotidien. Selon le rapport publié début mars par l’Agence européenne de l’environnement (AEE), les répercussions sur la santé restent sous-estimées par une grande partie de la population : troubles du sommeil, impacts sur le système cardiovasculaire et sur le métabolisme, troubles cognitifs chez l’enfant… À titre d’exemple, environ 12 500 écoliers présenteraient des troubles de l’apprentissage liés au bruit du trafic aérien.

 

« Selon certaines conclusions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le bruit est le deuxième facteur environnemental le plus important à l’origine de problèmes de santé, juste après l’impact de la pollution atmosphérique (particules) », a alerté Eulalia Peris, experte pour l’AEE, à l’occasion de la parution du rapport.

 

En Ile-de-France, le centre d’évaluation Bruitparif a partagé, fin mars, les résultats de ses mesures sur la première semaine de confinement : 6 à 9 décibels en moins, le long des axes routiers. Cela correspond à une baisse de 75 % à 87 % des émissions sonores. Le gain de confort pour les habitants est immédiat et les bénéfices s’amplifient à long terme. Les effets positifs les plus observés concernent la qualité de vie et la santé mentale.

Le « bruit » cesse et des phénomènes naturels lointains se font entendre

Les citadins confinés auront pour la plupart remarqué, avec une plus grande intensité, le chant des oiseaux ou le bruit du vent. D’autres phénomènes naturels, plus imperceptibles encore, ont pu être détectés par les appareils de mesure sismique.

 

Les vibrations issues de l’activité humaine se font plus rares : trafic routier, ferroviaire, machinerie industrielle, engins de construction… Chacune de ces perturbations prise individuellement est infime, mais, de concert, elles constituent un bruit de fond permanent. Le ralentissement n’a pas tardé à être observé par les géologues et sismologues de Bruxelles, Londres, Paris ou encore Genève.

 

L’Observatoire royale de Belgique a rapidement constaté une réduction du « bruit » sismique de 30 % à 50 %, soit l’équivalent des baisses enregistrées en période de Noël, selon le sismologue Belge Thomas Lecocq. Ce calme aiguise la sensibilité des détecteurs situés en zone urbaine, révélant ainsi, avec une précision accrue, des phénomènes aussi subtiles que la vitesse des vagues qui frappent le littoral.

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Et après ? Le cas des émissions de CO2

Cette année, les mesures prises pour lutter contre la propagation du Covid-19, pourraient être à l’origine de la plus forte baisse d’émissions de dioxyde de carbone enregistrée depuis la Second Guerre Mondiale.

 

Une chute de l’ordre de 5 % des émissions de CO2 sur l’année ne serait pas surprenante, a confié Rob Jackson interrogé par Reuters. Le chercheur de l’Université de Stanford préside actuellement le Global Carbon Project. Cette organisation mondiale, publie chaque année un bilan des rejets carbonés. L’année 2019 annonçait une croissance des émissions en léger recul par rapport à la forte hausse de 2 % enregistrée en 2018. La baisse considérable qui se profile pour 2020, n’aura cependant que peu d’impact sur la concentration déjà accumulée dans l’atmosphère au cours des dernières décennies.

 

« Cette chute n’est pas le résultat de changements structurels. À la fin du confinement, on peut s’attendre à ce que les émissions se rapprochent de leur niveau initial », anticipe Corinne Le Quéré, climatologue à l’Université d’East Anglia en Angleterre. Même constat pour Pierre Friedlingstein, professeur à l’Université Britannique d’Exeter, interrogé par Reuters : dans l’hypothèse d’une baisse de 10 % à 20 % des émissions en 2020, l’impact à l’échelle du climat reste très limité, si le rythme d’avant la crise reprend dès 2021.

 

Les émissions de gaz à effet de serre avaient également chuté lors de la crise financière de 2007 – 2008. Un recul rapidement compensé une fois la reprise économique amorcée. Cette année en Chine, la mise à l’arrêt de la production et les dispositions drastiques pour les populations, dans les provinces les plus touchées, ont fait chuter les émissions de manière considérable. Toutefois, après une baisse ponctuelle estimée à 25 %, ces émissions semblent reprendre peu à peu leur rythme de croisière.

 

Pour les experts du climat, si ces effets ne sont que temporaires, ils ont toutefois l’avantage de révéler l’ampleur de la tâche à accomplir. L’accord de Paris prévoit de contenir la hausse des températures en dessous de 2° C et, pour aller plus loin, de la limiter à 1,5° C. Plus les mesures tardent à s’appliquer, plus les efforts à déployer deviennent conséquents. Dans son rapport de novembre 2019, l’ONU indique les niveaux de réduction qui s’imposent désormais :

 

  • Près de 3 % par an dès 2020 pour atteindre l’objectif des 2° C ;
  • Plus de 7 % par an pour la limite de 1,5° C.