COP24 : une échéance pour la concrétisation de l’Accord de Paris

La COP24 se tiendra du 2 au 14 décembre 2018, un an avant l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris. À Katowice en Pologne, cette 24e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique sera animée par un débat autour des mesures claires pour respecter les engagements validés à Paris en 2015. Dans un contexte politique plutôt tendu, d’autres sujets devraient être abordés pendant cette première quinzaine de décembre.

 

Accord de Paris : quels objectifs et quel calendrier ?

Concrétisés pendant la COP21 de 2015, les Accords de Paris forment le premier engagement commun concernant tous les pays membres de la Ccnucc. Chaque signataire va devoir participer à la lutte contre les changements climatiques, en visant deux objectifs principaux :

 

  • Limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 2°C, voire en dessous de 1,5°C.
  • Trouver un équilibre entre les émissions et absorptions de gaz à effet de serre.

 

Plus spécifiquement, l’Accord de Paris fixe le but de réduire les émissions de CO2 (GES) de 45 % avant 2030, dans l’optique d’atteindre une forme de neutralité carbone en 2050. Mais s’il est conclu contre le réchauffement climatique et pour la réduction des émissions de GES, cet accord ne donne pas d’outils clairs pour avancer.

 

Dans les faits, il est question d’augmenter les engagements nationaux tous les 5 ans et d’effectuer des bilans réguliers des actions mises en œuvre, bien qu’aucune méthodologie n’encadre les signataires. Pendant la COP24, il faudra donc penser des règles d’application concises, permettant de garantir le respect des échéances validées par tous les États au moment de la COP21 à Paris.

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COP24 : un contexte politique tendu

La tenue de la COP24 en Pologne pose problème à certains observateurs. Ces derniers s’opposent à la valorisation d’un pays qui a initié une construction de centrale à charbon consommant 3 millions de tonnes de charbon par an. Un charbon également obtenu en Pologne, puisque le territoire abrite la plus grande mine de charbon ouverte en Union Européenne. Si les centrales actuelles utilisent moins d’énergies fossiles qu’avant grâce à de meilleurs rendements, la Pologne reste un important émetteur de GES (7,62 tonnes annuelles par habitant en 2016, contre 4,38 tonnes en France, par exemple).

 

Si l’accueil de la COP24 en Pologne peut poser quelques questions éthiques, on sait aussi que les regards seront tournés vers les États-Unis pendant la Conférence. Depuis son élection, le président Donald Trump affiche clairement son ambition de quitter les accords de Paris, tout en se retirant également de l’accord portant sur le nucléaire iranien.

Des études scientifiques inquiétantes pour engager le débat

Les débats de la COP24 tiendront compte des données scientifiques fournies par les études. Tous les décideurs devront statuer et se mettre d’accord, dans un contexte où les projections les plus pessimistes évoquent une hausse des températures de 5,5°C entre 1990 et 2100 !

 

Et si cette estimation reste la moins encourageante, d’autres constats plus concrets devraient alarmer les politiques : dans 12 à 15 ans, nous aurons utilisé tout le « budget carbone » disponible pour réduire à 1,5°C l’augmentation de la température sur Terre. Les scientifiques affirment donc que, pour éviter que les scénarios catastrophes ne se produisent, il faudra revoir à la hausse les ambitions en matière de rejets de CO2 ces prochaines années.

Les enjeux multiples de la COP24

Pour résumer, la COP24 est une échéance importante parce qu’elle devrait permettre aux parties de se mettre d’accord sur des modes de progression et d’évaluation objectifs, qui concrétiseront tous les engagements formulés pendant la COP21.

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Mais au-delà de cet enjeu majeur, la présidence de la COP réfléchit aujourd’hui sur une nouvelle déclaration, qui sera formulée dans l’optique d’aboutir à nouveau sur un accord international. L’objectif, ici, sera de prendre en compte les questions sociales liées à la transition énergétique. Cette problématique est au cœur de l’actualité dans notre pays, puisque les annonces d’Emmanuel Macron au sujet de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie visaient bien à répondre aux Français excédés par la hausse des carburants (en partie due à l’augmentation des taxes sur le carbone). Il s’agira aussi, dans ce volet social, de penser la conversion professionnelle de tous ceux qui gagnent leur vie grâce aux énergies fossiles.

 

Pour finir, un accord de 2009 devrait également revenir à la surface pendant cette COP24. Il y a près de 10 ans, les pays développés s’étaient engagés à dépenser 100 milliards de dollars chaque année pour accompagner les états en développement. Actuellement, on ne sait toujours pas sous quelle forme ce soutien va se concrétiser : là encore, il faudra prendre des décisions et trouver des accords.