Les secrets de la Chaudière Gaz à Condensation
La chaudière à condensation, un vaste sujet de discussion. Entre ceux qui l’encensent et les autres qui la décrient, le sujet porte à discussion.
L’avantage d’une chaudière à condensation comparé à une chaudière classique est la récupération en plus des calories contenues dans les fumées. Mais ceci avec quel principe ?
Cette semaine, Quelle Energie vous dévoile tous les secrets de la chaudière à condensation. Son fonctionnement et sa technologie n’auront plus de secret pour vous.
Quel est son principe de fonctionnement ?
Son principe de fonctionnement est simple à comprendre. Cette chaudière gaz dont le fonctionnement sera le même qu’une chaudière gaz classique aura la particularité en plus de récupérer la chaleur (chaleur latente) produite par la condensation des vapeurs d’eau contenues dans les produits de combustions (fumées). Les fumées produites par une chaudière classique alimentée en gaz peuvent atteindre une température supérieure à 200°C. La chaudière à condensation va récupérer une partie de cette chaleur qui était auparavant expulsée sans aucune valorisation. La différence entre une chaudière classique et une condensation sera donc cette valorisation des calories contenues dans les fumées. Cette récupération des calories permet de faire des économies de combustibles pouvant aller jusqu’à 30%.
Condensation ? Chaleur latente ? Point de rosée ?
Un petit point de physique s’impose, ne vous inquiétez pas ce sera clair et concis. La chaleur latente est la chaleur nécessaire qu’il faut à un corps pour changer d’état physique sans changer de température. Par exemple imaginons de l’eau dans une casserole à une température de 100°C. Si nous voulons transformer cette eau en vapeur alors il faut y amener de l’énergie supplémentaire pour qu’elle s’évapore. Cette énergie supplémentaire va faire changer l’état de l’eau de liquide à vapeur sans en augmenter la température. Si vous avez compris cet exemple alors dites-vous bien que le phénomène qui se déroule dans la chaudière à condensation est l’inverse. Le retour « froid » du circuit chauffage en entrant dans la chaudière va traverser les fumées, la vapeur d’eau contenue dans les fumées va changer d’état et se transformer en liquide. Cette transformation va libérer de l’énergie qui va être transmise au circuit de chauffage central.
Des économies d’énergie pas automatiques
Malheureusement une chaudière à condensation n’est pas magique. Il ne suffit pas de remplacer votre ancienne chaudière à gaz par une nouvelle à condensation pour faire 30% d’économie de combustible. Comme nous l’avons vu précédemment, le retour chauffage devra être le plus « froid » possible. Il devra atteindre le point de rosée qui est le point de température à partir duquel les vapeurs d’eau contenues dans les fumées vont condenser. Pour le gaz naturel le point de rosée se situe aux alentours de 55°C. Pour condenser et par conséquence faire des économies de combustible, il faut absolument que le retour chauffage ait une température inférieure à 55°C. Il est donc possible que des particuliers possèdent une chaudière à condensation mais que celle ci ne condense pas, dommage…
En association de quel émetteur la chaudière à condensation est-elle conseillée ?
Une chaudière à condensation est un générateur de chaleur basse température car il est nécessaire que le retour chauffage soit inférieur au point de rosée (55°C). Ce générateur est conseillé avec des émetteurs fonctionnant également en basse température comme le plancher chauffant qui est la combinaison idéale. Un plancher chauffant a une température de retour chauffage d’environ 30°C ce qui est parfait pour condenser et faire des économies par la même occasion. Des radiateurs « chaleur douce » font aussi parfaitement l’affaire surtout s’ils sont légèrement surdimensionnés afin d’avoir une surface d’échange plus importante qui aura pour conséquence d’avoir des retours plus froids.
Des rendements supérieurs à 100%, comment est-ce possible ?
Un rendement supérieur à 100% pour une chaudière peut paraitre irréel car nous avons tous appris à l’école qu’un rendement ne peut pas être supérieur à 100%. Alors comment est-il possible que les constructeurs nous annoncent des rendements supérieurs à 100% pour les chaudières à condensation ? Par un tour de passe-passe bien sûr.
Le PCI (pouvoir calorifique inférieur) est la quantité de chaleur dégagée par la combustion complète d’un combustible sans prendre en compte l’énergie récupérée dans les fumées. Ce PCI sert de comparatif entre les chaudières classiques sans condensation. A contrario, le PCS (pouvoir calorifique supérieur) prend en compte le PCI plus la chaleur dégagée par la condensation de la vapeur d’eau contenue dans les fumées. Les constructeurs de chaudières cherchant toujours les meilleurs arguments commerciaux pour mettre en avant leurs produits ont eu l’idée de comparer les anciennes chaudières sur PCI avec les nouvelles chaudières à condensation normalement sur PCS mais mise sur PCI.
Prenons comme exemple une chaudière classique produisant 0.90 kWh de chaleur pour 1 kWh de gaz consommé. Elle aura un rendement de 90% sur PCI. Une chaudière à condensation produisant 0.95 kWh de chaleur pour 1 kWh de gaz consommé aura un rendement de 95% sur PCS. Maintenant si l’énergie produite avec un système à condensation est comparée à l’énergie produite sans condensation le rendement sera égal à 106%. Voilà comment transformer un très bon rendement en un rendement exceptionnel, CQFD.
Crédit photo : Viessmann France