Zoom sur la méthanisation, une innovation pour créer de l’énergie verte
Susceptible de changer les pratiques dans l’industrie, les stations d’épuration et la gestion des déchets ménagers, la méthanisation représente surtout un fort potentiel dans le monde agricole. En effet, ce procédé de dégradation de la matière organique génère une énergie renouvelable, le biogaz. Aujourd’hui, la région Île-de-France et l’Ademe encouragent les projets qui permettront, à terme, de développer ce processus écologique sur tout le territoire.
La méthanisation, qu’est-ce que c’est ?
On pourrait comparer la méthanisation au compostage car, dans les deux cas, il s’agit de traiter de la matière organique. Seulement, alors même que le compost demeure intéressant pour produire des engrais et réduire les frais de gestion de déchets, la méthanisation offre un potentiel encore plus fort, parce qu’elle se présente comme une source d’énergie renouvelable.
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En effet, la méthanisation implique une dégradation dans des conditions contrôlées, sans aucune entrée d’oxygène. À l’issue du processus, on obtient :
- Un digestat. Il s’agit d’un reste humide de matière organique, que l’on peut réutiliser en compost pour un retour au sol ensuite.
- Du biogaz, comprenant 50 à 70 % de méthane, 20 à 50 % de gaz carbonique et des traces d’autres gaz comme le NH3 et le N2.
Ce biogaz peut être mobilisé de nombreuses manières comme énergie renouvelable : en combustible dans la production d’électricité et de chaleur, afin d’obtenir du carburant — ou même pour une injection dans le réseau traditionnel de gaz naturel.
Pourquoi miser sur la méthanisation dans l’agriculture ?
Si l’ADEME et la région Île-de-France travaillent ardemment pour répandre la méthanisation en secteur agricole, c’est parce qu’elle participe efficacement au développement d’une économie circulaire, vertueuse et écoresponsable.
Concrètement, tous les sous-produits de l’agriculture peuvent être collectés, qu’il s’agisse de poussière de chanvre, de résidus de silos à céréales ou encore de pulpes de betteraves. Ils sont ensuite triés, avant d’être chauffés et d’être à la fois transformés en un engrais naturel et en biogaz. On conserve le principe initial du compost, tout en élargissant son potentiel et en permettant la production d’énergies vertes.
Dans le cadre de la stratégie énergie-climat, votée par le conseil régional début juillet, la méthanisation devrait poursuivre son déploiement sur la région, où l’on identifie d’ores et déjà de nombreux gisements de biomasse.
Chaque année, la région Île-de-France dépense 4 millions d’euros pour accompagner cette innovation. En ce moment même, elle soutient pas moins de 17 projets d’unités de méthanisation, dont le site « Létang Biométhane » situé à Sourdun (77).
Les agriculteurs sortent-ils gagnants de la méthanisation ?
Actuellement, certains agriculteurs témoignent du changement de perspective dû à la méthanisation. La construction d’équipements destinés à la préparation de la matière, au stockage puis au raccordement au réseau de gaz représente un investissement important. Toutefois, cette dépense se voit réduite par différentes aides (l’Île-de-France en accorde à ses résidents, mais l’ADEME agit aussi à plus grande échelle).
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Concrètement, un producteur ou éleveur qui met en place ce type de dispositif peut, à terme, revendre son biogaz, ce qui lui offre une nouvelle source de revenus. De plus, le « digestat » qui reste suite à la méthanisation sert également d’engrais, ce qui permet d’augmenter la qualité des récoltes, sans ajout de substances chimiques. Plus globalement, les professionnels concernés apprécient de gagner en autonomie grâce à ce procédé, parce qu’ils achètent moins d’engrais et génèrent facilement davantage de bénéfices.
À l’heure où l’on peut transformer le CO² en énergie verte, la méthanisation apparaît, elle aussi, comme une initiative prometteuse, à développer sur les prochaines années. Elle pourrait également investir le secteur industriel ainsi que les structures de gestion des boues urbaines.
Les avantages de la méthanisation ne manquent pas : double valorisation de matière (organique et énergétique), capacité à diminuer la quantité de déchets, à réduire notre empreinte carbone et même à limiter les odeurs au niveau des exploitations (puisque le processus se fait dans un digesteur hermétique). Sa généralisation demandera du temps et des investissements, mais générera de nombreux effets positifs à terme !