La couleur des panneaux solaires peut être changée
On se pose rarement la question, mais il y a une raison à cette couleur bleutée des panneaux solaires que nous connaissons. En effet, les couleurs sombres sont celles qui absorbent le plus les rayons du soleil. Cette optimisation voulue par les ingénieurs reste aujourd’hui encore une contrainte pour les architectes qui ont du mal à intégrer des panneaux solaires à leurs projets ; mais une innovation du Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CESM) pourrait bien réconcilier les deux. A la fin de l’année dernière, le laboratoire a en effet mis en place une technique permettant de produire des panneaux solaires blancs.
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Une avancée esthétique
Comment obtenir un panneau blanc ? Grâce à un filtre nanotechnologique qui disperse les rayonnements solaires visibles tout en laissant filtrer les rayons invisibles que sont les infrarouges, ceux qui servent à produire l’électricité avec les panneaux solaires photovoltaïques. La conception précise reste tenue secrète, puisque le CSEM travaille actuellement au développement industriel et commercial à grande échelle de son produit, qui est prévu pour cette année 2015.
On sait en revanche d’ores et déjà que cette technologie possède plusieurs avantages. Le premier est esthétique, puisque les panneaux blancs pourraient mieux s’intégrer à certains bâtiments que leurs homologues bleus et noirs, d’autant plus que les cellules photovoltaïques et les connexions ne sont plus apparentes. Le CSEM a déjà annoncé qu’il serait possible de décliner le filtre en plusieurs couleurs, car celui-ci permet de moduler la manière de disperser le spectre lumineux. Cet avantage esthétique reste toutefois limité, puisque l’on a toujours affaire à un panneau de taille conséquente, qui, en blanc ou en noir, dénature forcément légèrement le bâtiment.
Des avantages techniques
Le deuxième point fort de ce filtre nanotechnologique est qu’il peut être appliqué sur des panneaux déjà existants. De plus, comme le matériau est souple et adaptable, on peut facilement imaginer des usages différents, par exemple en appliquant le filtre sur des objets de la vie courante, des ordinateurs aux voitures, comme le suggère la vidéo de présentation du CSEM, qui décrit le produit comme une « révolution ».
Enfin, avoir des panneaux de couleur blanche permettrait d’éviter la surchauffe, qui empêche parfois le dispositif de produire de manière efficace. En effet, le blanc a l’avantage de moins chauffer au soleil. Sans cette chaleur additionnelle, non-seulement la durée de vie du panneau lui-même s’en trouve rallongée, mais cela évite en plus la surchauffe de l’ensemble du circuit en aval. Le panneau solaire pourrait donc même devenir un isolant, puisque cette couleur claire éviterait également de chauffer les toits des bâtiments, réduisant donc les besoins en climatisation.
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Une technologie encore chère et peu efficace
Les avantages sont donc multiples, mais le rendement de ces panneaux reste inférieur à ce qui peut être obtenu avec la technologie photovoltaïque monocristalline. On estime qu’un panneau classique a un rendement entre 15 et 20 %, alors que le modèle présenté par le CSEM s’approcherait des 10 ou 11 %. Un autre inconvénient est, comme souvent avec des innovations importantes, le prix de revient, puisqu’un panneau solaire blanc devrait coûter, s’il est commercialisé, environ 33 % plus cher qu’un panneau classique. Autant de doutes qui seront confirmés ou non lors de la mise sur le marché du produit.