L’enquête TREMI de l’ADEME
L’ADEME a publié l’enquête Travaux de Rénovation Energétique des Maisons Individuelle (TREMI). Il s’agit d’une étude dans la continuité de l’étude OPEN publiée en 2015.
Cette enquête a été réalisée pendant le printemps 2017 auprès de 30 000 ménages et elle apporte plusieurs enseignements :
- L’amélioration du confort représente la première motivation de passage à l’acte pour les ménages. Elle est ciblée par 8 ménages sur 10, suivie par la réduction de la facture énergétique.
- L’accompagnement des ménages n’est pas à la hauteur des besoins exprimés. Seulement 15% des ménages ayant réalisé des travaux ont bénéficié d’informations et d’accompagnement. Les dispositifs publics proposés dans les territoires sont majoritairement consultés (versus dispositifs privés). Par ailleurs, un autre constat se dessine : les architectes occupent une vraie place dans le conseil énergétique aux particuliers.
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Les ménages ont souvent le réflexe de commencer par l’isolation mais ils oublient la ventilation : Au niveau des travaux effectués l’enquête TREMI montre que les ménages privilégient l’isolation du bâti au changement de chauffage.
En revanche, la performance des travaux effectués n’est pas au rendez-vous : A titre d’exemple, 1/3 seulement des travaux d’isolation des combles sont performants et ce ratio tombe à 1/6 au niveau des postes « fenêtres/ouvertures » et « murs ».
Par ailleurs, l’enquête TREMI met en avant que la ventilation est la partie la plus négligée de la rénovation énergétique.
La satisfaction des ménages est au rendez-vous
83% des ménages ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique estiment qu’ils ont amélioré le confort thermique de leur logement et 61% observent des réductions de dépenses énergétiques. La perception des ménages sur l’état de leur logement ne facilite cependant pas l’atteinte des objectifs politiques.
Il existe un vrai décalage entre la réalité des rénovations et la perception des ménages. 27% des ménages ayant réalisé des travaux pendant la période estiment que tous les travaux de maîtrise de l’énergie ont été faits. Or, selon l’enquête, seules 5% des rénovations réalisées ont eu un impact énergétique important.
Les Français sont nombreux à rénover leur logement. L’enjeu n’est pas tant la massification que l’embarquement de la performance énergétique.
Selon l’enquête, plus de 5 millions de maisons individuelles – 1/3 du parc total – ont fait l’objet de travaux de rénovation entre 2014 et 2016 pour générer près de 60 milliards d’euros de CA. Sur ce vivier, seulement 25% des rénovations ont permis de sauter au moins une classe de DPE.
L’enquête TREMI recommande le bouquet de travaux
Dans les faits, le bouquet travaux – c’est-à-dire au moins deux postes de travaux à la fois – semble porteur. Ils sont 65% à avoir opté pour cette option. Les bouquets les plus réalisés étant « ouverture + chauffage » (4,4%) et « toiture/combles + ouvertures » (4,3%). Prioriser les travaux constitue un véritable challenge. L’Ademe préconise d’ailleurs dans son étude de miser en premier lieu sur « la rénovation énergétique des combles, murs, ouvertures et plancher bas avant d’intervenir sur le système de production de chauffage ».
L’enquête TREMI montre que 75% des travaux de rénovation en maisons individuelles n’ont pas permis à ces logements de changer de classe de DPE (même s’ils ont permis une amélioration énergétique du logement).
Les chiffres-clés
Sur 5,1 millions de ménages en maisons individuelles ayant réalisé des travaux de rénovation énergétique :
- 260 000 logements ont permis un gain énergétique représentant 2 classes énergétiques de DPE
- 1,4M logements ont permis un gain énergétique représentant 1 classe énergétique de DPE ;
- Le chiffre d’affaires de ces travaux s’élève à 59,3 milliards €, représentant une moyenne de 11 750€ par logement
Les travaux réalisés pendant la période 2014 – 2016 ont permis la réalisation de 14,1 millions de gestes. L’isolation des combles est le second geste de rénovation le plus réalisé. Plus de de 57% des isolations de combles ont un impact moyen ou performant sur la qualité énergétique du logement, à l’inverse de l’isolation des murs dont 69% ont un impact faible.
Coût de la rénovation
Comme évoqué, le coût moyen dépensé par logement s’élève à 11 750 €. Le poste toiture révèle les dépenses moyennes les plus élevées (6 400 € / logement), suivi par les ouvertures (6 100 € / logement). Ce sont néanmoins les postes ventilation et ouvertures qui présentent les plus forts écarts de coûts selon la qualité des travaux (respectivement + 520% et + 280% entre les travaux « faibles » et les travaux « performants »).
Par ailleurs, près de la moitié des ménages ayant touché au moins une aide déclare qu’elle leur a permis de faire réaliser les travaux par un professionnel. Les aides de l’ANAH ont un effet déclencheur plus marqué que les autres : 37% des ménages y ayant eu recours déclarent que l’aide leur a permis de lancer le projet de travaux, contre 18% en moyenne parmi les ménages ayant touché une aide.
Les leviers d’actions
Comme évoqué précédemment, la motivation principale est d’améliorer son confort thermique, suivie par celle de réduire la facture de chauffage.
Au sujet de l’incitation, 25% des ménages réalisant des travaux déclarent avoir été incités par au moins une personne (3/4 des ménages réalisant les travaux sous leur propre impulsion). On remarque que l’information et l’éducation sur le thème de la rénovation énergétique sont encore à améliorer : 54% des ménages qui n’effectuent pas de rénovation estiment qu’elle n’est pas nécessaire.
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