Décomposition du prix de l’électricité en France

Dans sa note de conjoncture du mois de juin 2018, l’Observatoire de l’Electricité déclare que « l’électricité française fait partie des moins chères d’Europe. Les ménages français ont en moyenne une facture inférieure de 20% à celle de leurs voisins européens ». Une affirmation qui n’expose que partiellement les éléments à prendre en compte.

On distingue coût et prix par l’ajout des taxes et du coût du transport « à la prise électrique » du consommateur. Ainsi, selon Eurostat, le prix de vente aux particuliers est de 17 cts€/kWh en France mais le coût moyen de production était de 3,5 cts€/kWh en 2017.

 

Les taxes représentent dans l’hexagone plus d’1/3 du prix payé par le consommateur. Après une augmentation de 40% entre 2012 et 2016 (contre une augmentation du coût de production de 2%), elles représentent l’essentiel du prix payé. On ne différencie donc pas assez le coût de production (très faible en France) et le prix qui comprend les taxes élevées de l’Etat. Ces taxes incluent par ailleurs la Contribution au service public de l’électricité (CSPE) imposée par le gouvernement pour financer les subventions aux énergies renouvelables.

 

Depuis sa création en février 2000, cette Contribution a augmenté de 650%. Elle représente 15% de la facture des particuliers, 38% de taxes diverses, et elle coûtera aux Français environ 7 milliards d’euros par an dans l’avenir. Les taxes de ce type s’appliquent depuis quelques années à toutes les consommations d’énergies fossiles, et non plus seulement à l’électricité.

 

A noter que les coûts de production les plus bas en Europe en dehors de la France sont ceux de pays produisant essentiellement l’électricité avec du charbon, ou utilisant beaucoup l’hydraulique, (100% de la consommation en Norvège).